Lorient, le 15 avril 2019,
Cela fait un certain temps que je cours après cet entretien mais la demoiselle qui me reçoit est une globe trotteuse des déplacements pro. Nous sommes dans son canapé et Willy, le chat, s’installe entre nous pour surveiller l’intrus que je suis. Figure importante de la JCE Pays de Lorient, en retrait depuis quelques temps pour laisser la place aux « jeunes », ces derniers ne la connaissent peut-être pas très bien. Revenons ensemble sur le parcours d’Anne-Laure BATTINI.
Sémillante quarantenaire, elle est responsable Marketing d’une franchise de cuisines aménagées à Quimper. Membre JCE depuis 2013, actuellement membre associé sans affectation, elle a été présidente locale en 2015 et 2016.
Pour commencer, elle me raconte comment elle a découvert la Jeune Chambre. Nouvelle arrivée à Lorient, sans travail ni connaissances sur place, elle cherchait à rencontrer du monde. Une amie membre du mouvement à Saint Malo la met en relation avec la JCE à Lorient. Début 2013, Corine GUERIN, présidente à l’époque, l’invite à participer à sa première AG. Finalement, Anne-Laure trouvera plus que ce qu’elle ne cherchait. En plus d’un réseau d’amis, elle a découvert un mouvement qui lui a permis de s’impliquer dans des actions ayant un réel impact sur la vie locale et de découvrir le territoire et ses acteurs.
Sa première commission travaillait sur un projet autour de l’économie circulaire et comment mettre en relation des entreprises produisant des « déchets » et d’autres entreprises pouvant les utiliser comme matière première. La phase d’enquête a révélé assez rapidement qu’il y avait déjà des filières en place et la commission n’a donc pas vu le jour. Elle rebondit alors en prenant la direction de la commission organisant le congrès régional, fêtant au passage les 40 ans de la Jeune Chambre de Lorient. Des étoiles s’allument dans ses yeux à l’évocation de ce très bon souvenir : le rassemblement de 80 personnes à la maison de l’agglomération qui accueillait pour la première fois une association sous un soleil radieux de Décembre avec huitres, food truck et vue sur le Péristyle au programme notamment. Un succès !
Sa plus grande fierté est un autre succès : le prix régional des sénateurs obtenu en 2015. Cela venait récompenser sa première année de présidence de la JCE Pays de Lorient, riche en actions malgré un effectif limité. Sa plus grosse difficulté fut concomitante : le « repiquage » comme présidente en 2016. Pour expliquer le jargon, l’essence de la JCE est d’inciter les membres à prendre des responsabilités, d’où un renouvellement annuel des bureaux locaux. En 2016, il n’y a pas de successeur à Anne-Laure qui reprend alors la présidence pour une 2ème année. Elle explique que la présidence peut faire peur malgré tout ce que cela apporte et qu’à l’époque les autres membres ne se sentaient pas prêts. Elle a ressenti plus de difficultés car cela n’était pas prévu et qu’il y a eu une sorte d’essoufflement. Quand on sait que l’on part pour 2 ans de présidence, on peut moduler son effort et son investissement pour durer. Ce n’était pas le cas, d’où une 2ème année plus difficile malgré de nombreuses satisfactions.
Je lui pose alors la question de ce que lui a apporté la Jeune Chambre dans sa vie. Énormément fut sa réponse. Si elle s’est épanouie à Lorient, c’est en grande partie grâce à la Jeune Chambre qui lui a permis de se créer son réseau d’amis et de connaissances personnelles, professionnelles et institutionnelles. Assez à l’aise en communication, elle ajoute que cela lui a permis de se donner beaucoup plus d’assurance par la pratique et les nombreuses formations.
Anne-Laure a de nombreux talents dont celui de sosie local et vocal de Céline Dion. Je lui demande de quel autre talent elle a pu faire bénéficier l’association. Modeste, elle a d’abord du mal à répondre mais finit par répondre que c’est peut-être de savoir donner des conseils sans donner de leçon, distiller son expérience en laissant leur autonomie aux personnes. D’où certainement l’excellent souvenir de son année de past-présidente pour un « bureau d’enfer » sous la direction de Colin Hubert. Pas à l’écart malgré une disponibilité moins importante, écoutée sans être dans l’action, son rôle de guide lui va comme un gant. Elle se souvient d’un bureau ayant fait un super travail et avec tellement de convivialité et de fun que cela reste un souvenir très heureux ponctué par sa distinction comme ambassadrice JCE. Elle parle avec émotion de cette reconnaissance de son engagement par ses pairs demandée par les membres de Lorient au congrès régional. Elle a d’ailleurs toujours dans sa chambre la banderole de soutien que nous lui avions bricolée à l’époque.
Pour finir, je lui rappelle avec malice qu’elle est plus sur la fin que le début que son parcours JCE… Elle rit. Je lui demande alors comment elle envisage l’après. Elle souhaiterait s’engager dans une autre association même si pour l’instant le temps lui manque. Elle ne sait pas encore comment. S’il ne semble pas possible de trouver l’équivalent de la richesse de l’engagement JCE, il y a sûrement d’autres associations qui permettent aussi de se réaliser. Elle se rappelle alors que quelqu’un lui avait dit que la Jeune Chambre était la chance d’une vie et elle ajoute qu’elle aurait aimé découvrir l’association avant, tant cela a sculpté son parcours de vie. Dans la même situation qu’elle, je ne peux qu’être d’accord.
Willy (vous savez, le chat) semble s’être habitué à ma présence. Il ronronne. Absorbé par la conversation, nous avons oublié le dîner au four. Il est tout de même bon et la conversation continue autour d’un verre. C’était une soirée dans la vie de futur anciens Jaycees ayant passé leurs 40 ans.
Marc SIMON